La Société anglaise du milieu du XIXe siècle à nos jours (French Edition) by Bédarida François

La Société anglaise du milieu du XIXe siècle à nos jours (French Edition) by Bédarida François

Auteur:Bédarida, François [Bédarida, François]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Le Seuil
Publié: 2015-05-27T22:00:00+00:00


9. La croissance de la population du Royaume-Uni par région (1901-1971)

Sans vouloir minimiser les points noirs du tableau, force est donc de mettre aussi en lumière les aspects positifs. Trois signes en particulier témoignent des capacités d’adaptation de l’économie britannique : l’élan des industries nouvelles (dont l’essor fait largement appel à la technologie de pointe), la renaissance de l’agriculture, le relèvement économique lors du second après-guerre. Devant l’incontestable et vigoureuse reprise des années trente (il est à noter que la crise de 1929 a été moins ressentie et surtout moins longue en Angleterre qu’ailleurs : sur la base 100 pour 1925-1929, la production, tombée à 92 en 1931, s’est relevée dès 1933 et a atteint 147 en 1937), les contemporains ont été surtout attentifs aux changements de la politique économique officielle — abandon de l’étalon-or et du libre-échange, législation favorable à la rationalisation, embargo sur l’exportation de capitaux. Mais en fait on doit davantage attribuer ce nouveau départ à la croissance de la demande de biens de consommation et au boom des nouvelles industries légères. Ces nouvelles industries, ce sont les fabrications électriques et électroniques (145 000 salariés en 1923, 340 000 en 1938), la construction automobile et aéronautique (200 000 salariés en 1923, 400 000 en 1938, effectif alors équivalent à celui de l’industrie du coton, qui pourtant en 1923 employait 560 000 personnes) ; les industries pharmaceutiques, photographiques, plastiques ; le caoutchouc ; les textiles artificiels26 … Parmi les secteurs au développement le plus rapide, on peut citer les appareils ménagers : la production annuelle d’aspirateurs passe de 38 000 en 1930 à 410 000 en 1935. Au total, c’est un véritable pôle de développement qui se forme dans ces industries nouvelles, sophistiquées, destinées à la consommation de masse, où l’avance scientifique et technique des Britanniques trouve largement à s’employer — une avance renforcée de surcroît après 1933 par l’afflux de savants réfugiés d’Allemagne. Qu’il suffise de mentionner des inventions comme le radar ou le moteur à réaction aux immenses conséquences stratégiques et industrielles ou bien les progrès spectaculaires réalisés en matière de physique nucléaire, de cerveaux électroniques, de biochimie, tous progrès qui fourniront une solide base de départ à l’expansion industrielle après 1945.



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